Le travail a contribué de tout temps à façonner l’univers. C’est l’une des plus vieilles activités humaines. Avec l’emploi qui est l’une de ses formes les plus complexes, ils ont permis aux civilisations anciennes et modernes, les plus grandes réalisations de ce monde. Au fil des années et en adéquation avec le monde qu’ils ont permis de façonner, le travail et l’emploi ont connu de grandes mutations.
Portés par la tertiarisation de l’économie, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les progrès scientifiques, le travail et l’emploi n’ont sans cesse arrêté d’évoluer structurellement ces 50 dernières années. Aujourd’hui, ces deux notions / activités servent aussi bien à l’intégration sociale d’un individu qu’à son exclusion sociale.
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Les formes de travail
Il est possible de distinguer clairement les notions de travail et d’emploi. En effet, elles semblent se rapprocher par leurs natures : le travail tout comme l’emploi nécessité des compétences pratiques et intellectuelles dans un domaine précis de l’activité humaine. Toutefois, ces deux notions sont fondamentalement différentes.
En fonction des conditions dans lesquelles l’individu exerce son travail, il est possible d’identifier plusieurs formes de travail. Ces formes sont présentées ci-dessous.
Le travail bénévole
Cette forme de travail est non obligatoire. Le travailleur ne perçoit pas de revenus. Il exerce son activité pour la communauté et pour le bien-être social.
Le travail domestique
En opposition aux travailleurs domestiques, c’est-à-dire des personnes qui travaillent pour des ménages privés dans le cadre d’un contrat de travail, le travail domestique concerne l’ensemble des activités non rémunérées qu’un individu exerce au sein de la cellule familiale. Il peut s’agir des corvées de ménage, des petits bricolages, du jardinage…
Le travail scolaire
Il désigne l’ensemble des tâches scolaires effectuées par un élève pour satisfaire les demandes d’un enseignant. Ceux-ci se résument aux activités d’apprentissage scolaire.
Le travail professionnel
Il s’agit d’une forme de travail rémunérée. Le travail professionnel ou emploi est le résultat d’un contrat entre deux parties. L’emploi correspond donc aux conditions dans lesquelles le travail s’exerce (contrat de travail, horaires, salaire), il est au cœur de l’activité économique.
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Les formes d’emploi
Comprendre les différents éléments ci-dessus permet de classer les emplois en deux grands groupes : les emplois qui excluent l’individu de la société qu’on qualifiera d’emplois atypiques et les emplois responsables d’inclusion sociale qui sont aussi appelés emplois typiques.
Les emplois atypiques
Ils sont la plupart des temps exercés avec des CDI à temps partiel ou sous forme de contrat à durée limitée (CDD, intérim, saisonnier…). Ils se caractérisent par la précarité du salarié qui subit la plupart du temps quelques déconvenues dans son service. Par ailleurs, les emplois atypiques sont très souvent la cause de l’exclusion sociale des employés.
Les emplois typiques
Ils s’exercent dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée (CDI) et à temps plein. L’employé ici bénéficie d’un ensemble de facilités qui le protègent et préservent son travail.
Les indicateurs caractéristiques du travail et de l’emploi
Le travail et l’emploi sont de ce fait assez différents, même s’ils se rejoignent sur certains points. L’emploi, comme forme de travail, peut être caractérisé sur la base de certains indicateurs tels que :
- Les conditions de travail
- Le salaire
- La stabilité
- Le profil de carrière
- La complexité de tâches
En effet, chacun de ces indicateurs participe à la compréhension de la situation de l’employé dans l’exercice de son activité.
Les conditions de travail sont liées à l’environnement de l’employé et son cadre d’emploi. Cet indicateur prend en compte la durée du service, le lieu et la pénibilité du travail.
Le salaire quant à lui est le fruit d’un accord contractuel entre l’employeur et l’employé.
Quant à la stabilité de l’emploi, il s’agit ici de la capacité de l’emploi à durer dans le temps. De cet indicateur dépend le profil de carrière.
Le profil de carrière désigne la disposition pour un individu de connaître une ascension hiérarchique et salariale dans son emploi au fil du temps, d’où son lien direct avec la stabilité du travail.
En fin vient la complexité salariale qui met en relation les compétences de l’employé et les tâches que ce dernier doit accomplir dans le cadre de son emploi.
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Les multiples évolutions de l’organisation du travail et de l’emploi
Au cours des siècles ayant précédé notre époque, l’organisation du travail a profondément été modifiée. Plusieurs concepts ont vu le jour : taylorisme, division horizontale du travail, fordisme, etc.
Le Taylorisme
Le Taylorisme est une méthode scientifique d’organisation du travail. Cette méthode voit le jour en 1911 dans l’ouvrage : la direction scientifique des entreprises écrit par l’ingénieur américain Frederick Winslow Taylor (1856-1915). L’idée derrière son invention était de permettre une augmentation de la productivité dans les usines en limitant les cas de flâneries des salariés.
Il fonde sa technique sur la maîtrise du processus de production, la séparation stricte entre travail manuel et travail intellectuel, la parcellisation des tâches et une standardisation des outils, des conditions et des méthodes de travail. Cette méthode, qui s’est développée au cours du XXe siècle, est l’un des facteurs clés ayant permis le boom économique et industriel de ce siècle. Pour réussir dans sa démarche, Frederick Winslow Taylor préconise d’adopter deux principes :
La division horizontale du travail
Il s’agit d’une distribution proportionnelle et maximale des tâches entre les différents postes de travail, où chaque ouvrier effectue quelques gestes élémentaires délimités et répétitifs jusqu’à l’automatisation des différents gestes.
La division verticale du travail
Il est question ici de la séparation stricte entre le travail de conception sous la houlette des ingénieurs et le travail d’exécution qui peut être mené par les ouvriers. Un bureau des méthodes dirigé par des experts en organisation est chargé de la préparation scientifique du travail.
La standardisation du travail des ouvriers (outils, machines, gestes, délais, etc.) peut également être accompagnée d’une surveillance accrue du temps d’exécution de chaque tâche. À travers cette méthode, l’employeur contrôle totalement ses employés et limite les cas de flâneries à l’usine. Il peut par ailleurs instaurer un salaire directement lié au rendement (salaire aux pièces).
Le Fordisme
Ce concept se réfère à Henry Ford et est lié grandement au taylorisme dans la mesure où son inventeur n’a fait que prolonger certains des grands principes de son prédécesseur. Ford va par la suite appliquer ces techniques dans la production automobile en y ajoutant trois nouveaux principes :
- Les augmentations de salaires pour fidéliser les salariés et éviter les départs ou les abandons de poste.
- Le travail à la chaîne pour faciliter l’exécution des tâches par les ouvriers.
- La standardisation des pièces. Il s’agit ici de produire en grande quantité un même produit.
Le Toyotisme
Développé par le Japonais Taiichi Ōno, le toyotisme concerne principalement la flexibilité du travail. Il est question ici de produire juste à temps, en réduisant au maximum les stocks (objectif zéro stock).
Le management participatif
Le management participatif est une forme récente d’organisation du travail. Elle est apparue dans les années 1980 dans les pays d’Europe du Nord. Son but est de faciliter la participation de l’employé dans la prise de décision sur des questions qui ont trait à l’avenir de l’entreprise.
Les conséquences des nouvelles organisations du travail et de l’emploi
Les différentes mutations que l’emploi et le travail ont connues ces dernières années ont des répercussions sur la qualité de l’emploi.
La segmentation du marché du travail
Deux types de marchés du travail émergent. Il s’agit premièrement des travailleurs en CDI. Ils sont qualifiés et diplômés. S’ils changent d’emploi, ils changent difficilement de statut. De l’autre côté, il y a les travailleurs condamnés aux formes atypiques d’emplois.
Le chômage et l’exclusion sociale sont en pleine croissance
Le chômage suite à l’inactivité de l’individu est la cause d’une forme aboutie d’exclusion. Il a pour origine le manque de qualification, les stigmates sociaux, ou encore la perte croissante du besoin de travailler.
Le développement de l’individualisme au travail.
Ceci est à l’origine de la destruction de l’esprit de cohésion collective entourant le travail au sein de l’entreprise. Ce phénomène peut provoquer des situations de souffrance psychique importantes chez l’individu pris isolément.
Les autres conséquences notables
En plus des effets ci-dessus, il faut noter le fait que l’amélioration de certains travaux se fait désormais dans l’optique de faciliter l’ascension à certains postes à un certain type d’employé. Il y a également la dégradation du cadre de l’emploi. Cela s’est fait suite à l’intensification des rythmes de travail, des délais et de la souffrance physique qui en découle. Les employés font régulièrement face au burn-out.
Les nouvelles mutations du travail et de l’emploi
Le 21e siècle a connu d’importantes modifications de l’emploi et du travail sur le plan organisationnel. Ces nouvelles orientations sont en rapport direct avec les grandes avancées de ce millénaire et concernent surtout la numérisation des organisations. Elles ont comme principaux effets l’automatisation d’une grande partie du processus productif, l’uberisation des entreprises et l’expansion du télétravail.
L’automatisation d’une grande partie du processus productif
Les entreprises font désormais de plus en plus recours à des robots, des automates, des ordinateurs et à l’intelligence artificielle via les algorithmes.
L’uberisation des entreprises
Cette forme d’organisation de l’emploi fait suite à la pénétration d’Internet dans la vie des citoyens. Ici, des plateformes numériques qui ne disposent pas toujours d’un nombre important de salariés, proposent de mettre en relation des particuliers pour qu’ils échangent des services sans passer par les entreprises traditionnelles (restaurants, hôtels, taxis…). Il peut s’agir de livraison, de restauration ou d’hébergement.
La nette expansion du télétravail
L’un des grands changements de cette ère est le télétravail. Cette forme ressente de travail a pris son envol suite à la pandémie du COVID-19. Le télétravail est une activité professionnelle effectuée en tout ou en partie à distance du lieu où le résultat du travail est attendu.
Il s’oppose au travail sur site, à savoir le travail effectué dans les locaux de son employeur. Le travailleur aura besoin pour effectuer ce type de tâches d’un dispositif numérique pour faciliter ses échanges avec le site recevant les résultats de ses actions.