Qu’est-ce que le chômage ? Définition et causes

La plupart des gens à qui la question est posée répondent en disant que le chômage est une situation de non-emploi. Même si elle n’est pas totalement fausse, cette réponse ne pourrait être valide. En effet, la notion de chômage prend en compte beaucoup plus de paramètres. Il existe tellement de facteurs à considérer que les définitions du chômage peuvent être nombreuses et diverses. Le but de ce guide dédié au chômage est de vous apporter une explication fiable sur ce phénomène et ses causes. Nous verrons également comment sont classifiés les chômeurs en France.

Définition du chômage

Pour être simple et précis, l’on peut dire qu’un chômeur est une personne capable de travailler, mais qui est sans emploi. En plus, cette personne est activement à la recherche d’un emploi sans toutefois en trouver. C’est là la définition rapide du chômage. Cependant, comme dit en introduction, il en existe plusieurs. Considérons à présent les plus importantes, celles données par deux organismes réputés en France: le Bureau international du travail (BIT) et Pôle emploi.

Définition du chômage par BIT

Le BIT est une institution qui établit plusieurs critères pour être considéré comme un chômeur. Et c’est sur ces critères que se basent la plupart des organismes de statistiques (comme l’INSEE) pour mesurer le chômage; toutefois, ces organismes prennent en considération d’autres facteurs que le BIT, lui, n’approuve pas. Au sens du Bureau international de l’emploi (BIT), un chômeur est une personne qui remplit les quatre conditions ci-après :

• Être âgé de 15 ans ou plus;
• Être sans travail, ce qui signifie qu’il ne doit pas avoir travaillé ne serait-ce qu’une heure de temps au cours de la semaine de référence.
• Être disposé à occuper un emploi dans un délai de 2 semaines (4 semaines en cas d’arrêt maladie).
• Être à la recherche active d’un emploi durant les 4 dernières semaines. Cela se matérialise de diverses façons prouvées: l’inscription au chômage, l’inscription dans une agence d’intérim…

Cela signifie donc que le BIT privilégie l’aspect économique. En effet, il ne tient pas en compte le fait qu’une personne en chômage soit inscrite ou non à Pôle emploi. Il considère uniquement la main – d’œuvre immédiatement disponible pouvant contribuer à l’emploi, et ainsi créer la richesse.

Définition du chômage par Pôle emploi

Pôle emploi est un organisme chargé de gérer le service de recherche de l’emploi. C’est également lui qui se charge d’indemniser les demandeurs d’emploi. Il est né d’une fusion entre l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) et les Associations pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Assedic). Contrairement au BIT, il mesure le chômage de manière administrative, il compte les demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM). Selon pôle emploi, le chômeur est tout simplement une personne à la recherche d’emploi et qui s’inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi dont Pôle emploi est responsable.

À la lecture des définitions fournies par pôle emploi et BIT, l’on peut voir que différentes données sont prises en compte par ces deux institutions. Cependant, leurs définitions ne s’opposent point, elles se complètent plutôt. En effet, le fond reste le même. C’est juste qu’elles sont basées sur des informations distinctes.

VOIR AUSSI : Le mode d’emploi pour créer son CV en ligne

Différence entre inactivité et chômage

Il est essentiel de différencier les concepts de chômage et d’inactivité. La définition du chômage faite par le Bureau international du travail est jugée trop restrictive. En effet, elle exclut les personnes sans emploi qui désirent travailler et qui ne le peuvent pourtant pas. Celles-là sont encore surnommées les chômeurs oubliés. Il existe plusieurs raisons pouvant empêcher ces personnes de satisfaire à au moins l’une des deux exigences suivantes du BIT : la disponibilité dans un délai de deux semaines et la recherche active de l’emploi. Citons parmi elles: un retour aux études (formation ou autre), le fait d’avoir des enfants en bas âge sur qui veiller, un âge avancé qui entraîne des soucis de santé, etc.

Tandis que la distinction entre l’inactivité et le chômage paraît assez claire pour le BIT, ce n’est pas le cas pour l’INSEE. l’INSEE fait une différence entre les inactifs volontaires et involontaires. Et il considère les personnes involontairement inactives comme des chômeurs. La situation de ces personnes renvoie à ce qu’on appelle le Halo du chômage.

Différence entre chômage et sous-emploi

À présent, vous savez qu’une personne involontairement inactive peut parfois (dépendamment de l’organisme) être classée dans la catégorie des chômeurs. Mais alors quelle différence existe-t-il entre un chômeur et une personne en situation de sous-emploi? Un travailleur qui se dit sous-employé est une personne qui ne travaille pas autant qu’elle le désire. C’est le cas des personnes qui sont forcées d’occuper un travail à temps partiel, alors qu’elles aimeraient travailler davantage.

Même si cela leur permet d’éviter le chômage, elles sont disponibles pour pouvoir occuper un autre emploi.

Peut également être considérée comme sous-employée une personne qui travaille dans des conditions de précarité fortes et qui perçoit un pauvre salaire.

Causes du chômage

Les causes du chômage sont nombreuses. Mais dans le cadre de ce cours, nous nous attarderons sur les plus importantes d’entre elles: les causes structurelles et les causes conjoncturelles.

Causes du chômage structurel

L’on parle de chômage structurel dans le cadre d’une économie où les offres d’emploi sont nombreuses, mais qu’il y a peu de personnes avec les compétences requises. Ainsi, les personnes se retrouvent au chômage parce qu’elles ne sont pas qualifiées. Le chômage structurel désigne également une situation où le nombre d’emplois disponibles est inférieur au nombre de personnes qui recherchent un emploi. Parmi les sources majeures du chômage structurel, figurent :

• Le salaire d’efficience; c’est le salaire fixé par les entreprises elles-mêmes, et qui est plus élevé que le salaire minimum ou le salaire d’équilibre. Les entreprises utilisent cette technique en vue d’attirer davantage de travailleurs. Le problème avec le salaire d’efficience est qu’il attire plus de travailleurs alors qu’il y a peu d’emplois disponibles dans les sociétés qui offrent ces salaires alléchants. Ainsi, plus de personnes se qualifient pour répondre aux exigences de ces sociétés, alors qu’elles ne peuvent pas toutes les recruter. C’est ainsi que la population se retrouve au chômage.
• Le coût du travail; il fait surtout référence au salaire minimum qui désigne le montant minimal qu’une entreprise est autorisée à payer à ses employés. Ce montant est fixé par l’Etat et les sociétés sont tenues de le respecter. Le problème avec le salaire minimum est qu’il est régulièrement mis à jour, et revu à la hausse. Une hausse à laquelle les entreprises ne sont pas toujours préparées. C’est pourquoi on assiste à une baisse de la demande des travailleurs par les entreprises, surtout dans les secteurs qui emploient beaucoup. Et en contrepartie, l’offre est en pleine croissance, c’est-à-dire le nombre de personnes disponibles pour travailler. Cette situation a pour conséquence un marché de l’emploi non équilibré.

VOIR AUSSI : Délai de réponse après entretien d’embauche : que faut-il savoir ?

Causes du chômage conjoncturel

Le chômage conjoncturel, lui, paraît lorsque l’économie de la société connaît un ralentissement. Cela se traduit par une baisse de la productivité causée par la baisse de la demande des consommateurs. Il s’en suit un licenciement (ou renvoi) des travailleurs.

Comparé au chômage structurel, le chômage conjoncturel est temporaire et possède des effets à court terme. En effet, les personnes qui perdent leur emploi finissent par en retrouver un lorsque la situation économique se stabilise.

Voici à présent quelques facteurs de poids qui sont à l’origine du chômage conjoncturel :

• Les progrès techniques ; les progrès techniques font référence au développement apporté par les nouvelles technologies dans les industries, principalement au niveau du processus de production. En effet, de nombreuses machines telles que les robots sont créées et de plus en plus utilisées dans les entreprises pour effectuer le travail qui était autrefois fait par l’homme. Ainsi, elles volent le travail de l’humain et occasionnent le chômage. Il faut dire que cette situation est plutôt plaisante pour la plupart des entreprises, car elles n’auront plus à verser des salaires aux employés. Leur coût de production est considérablement réduit.
• La délocalisation ; la délocalisation désigne le fait pour une entreprise de déporter son usine de production dans un autre pays où les droits du travail sont moins contraignants. On parle de dumping social dans ce cas (l’entreprise change de localisation pour engager des employés qu’elle paiera moins cher que ce qu’elle payait dans son pays d’installation initial). Dans le cas de la France, les entreprises qui ferment leurs usines pour s’installer ailleurs cherchent généralement à fuir les charges sur les salaires et ainsi réaliser plus de profits.

Même si la délocalisation leur est bénéfique, le chômage est une conséquence non négligeable qu’elle entraîne.

Catégories de chômage

De même qu’il existe une définition du chômage au sens administratif et statistique, il existe deux grands classements des chômeurs : le classement administratif et le classement statistique.

Classement administratif des chômeurs

Ce classement est fait par Pôle emploi et comporte jusqu’à 8 catégories différentes de chômeurs. Nous vous les présentons ci-après.

• La catégorie 1: elle regroupe les chômeurs qui sont disponibles à l’immédiat pour un nouvel emploi. Ils recherchent un CDI à temps plein et accomplissent des actes significatifs dans le cadre de leur recherche d’emploi.
• La catégorie 2: elle regroupe les chômeurs qui sont disponibles à l’immédiat pour un nouvel emploi. Ils recherchent un CDI à temps partiel et accomplissent des actions positives dans le cadre de leur recherche d’emploi.
• La catégorie 3: elle concerne les personnes sans travail disponibles à l’immédiat pour un nouvel emploi. Elles recherchent un CDD, un contrat saisonnier ou temporaire (même de courte durée), et posent des actes significatifs dans le cadre de leur recherche d’emploi.
• La catégorie 4: elle regroupe les chômeurs qui ne sont pas disponibles à l’immédiat, mais qui recherchent un emploi.
• La catégorie 5: elle concerne les personnes qui possèdent déjà un emploi (temporaire et à temps partiel surtout), mais qui recherchent un autre emploi.
• La catégorie 6: elle recense les personnes ne pouvant être disponibles immédiatement et qui possèdent un contrat de plus de 78 heures par mois. Ces personnes sont à la recherche d’un autre emploi en CDI à taux plein et sont tenues d’accomplir des actions significatives dans le cadre de leur recherche.
• La catégorie 7: elle concerne les personnes déjà pourvues d’un emploi et qui souhaitent occuper un autre emploi en CDD à taux plein. Ces personnes sont tenues d’accomplir des actions significatives dans le cadre de leur recherche.
• La catégorie 8: elle recense les personnes pourvues d’un emploi, mais qui recherchent un CDD, un contrat saisonnier ou temporaire ( y compris des contrats de courte période), et accomplissent des actes significatifs dans le cadre de leur recherche d’emploi.

VOIR AUSSI : Comment rédiger un CV si vous n’avez pas d’expérience ?

Classement statistique des chômeurs

C’est le classement utilisé par les institutions telles que l’INSEE, la DARES, la DIRECCTE… Il est constitué de 5 catégories allant de A à E.

• La catégorie A: elle concerne les personnes sans travail disponibles à l’immédiat. Elles recherchent un emploi, peu importe le type (CDD, CDI, à temps plein ou partiel…); et elles sont tenues d’accomplir des actes significatifs dans le cadre de leur recherche d’emploi.
• La catégorie B: cette catégorie concerne les personnes effectuant une activité réduite courte (de 78 heures ou plus), et qui se doivent de poser des actions valeureuses dans leur recherche d’emploi.
• La catégorie C: elle concerne les personnes effectuant une activité réduite longue (de plus de 78 heures), et qui se doivent de poser des actions valeureuses dans leur recherche d’emploi.
• La catégorie D: c’est la catégorie des personnes à la recherche d’un emploi, mais qui ne sont pas immédiatement disponibles.
• La catégorie E: c’est la catégorie des personnes déjà pourvues d’un emploi (exceptés les salariés en CDI à temps plein), mais qui sont toujours à la recherche d’un emploi.

En définitive, l’on peut retenir que le chômage est un frein à l’économie et que plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de cela. Heureusement, en France, il existe des institutions spécialisées dans la lutte contre le chômage (comme Pôle emploi), ce qui permet de réduire ses effets.