Avec le temps, elles se multiplient, les stratégies utilisées par les salariés afin de s’assurer un environnement de travail propice à leur développement et à leur épanouissement. S’agissant de la démission consciente (ou conscious quitting) qui est plus récente, il s’agit d’un mouvement révolutionnaire qui tire ses origines dans les pays anglais. L’objectif de l’employé qui y recourt est de faire passer les valeurs les plus importantes à ses yeux avant celles de l’entreprise, quitte à démissionner de son emploi, même si celui-ci est bien payé. Zoom sur les réalités du conscious quitting.
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Qu’est-ce que le conscious quitting ?
Le conscious quitting est un phénomène anglais qui se répand tout doucement dans d’autres états. Il est de plus en plus adopté par les salariés en France. C’est une pratique qui consiste pour ces derniers à abandonner leur travail lorsque celui-ci ne cadre plus avec les valeurs (morales, éthiques, etc.) qu’ils défendent, peu importe les différents avantages dont ils jouissent. Pour illustrer, voici un exemple simple : le cas d’un employé qui travaille pour une marque de savons ; celui-ci se rend compte que l’entreprise augmente de plus en plus la quantité de dioxyde de carbone qu’elle rejette suite à son processus de fabrication, et qu’aucune mesure n’est prise pour limiter cela malgré les propositions faites.
À l’instar du quiet quitting avant lui, le conscious quitting vise à donner du pouvoir aux travailleurs, de sorte que leurs droits et leurs attentes soient pris en compte. Avec l’accroissement des catastrophes telles que le réchauffement naturel et autres, on assiste à une véritable prise de conscience par les employés sur l’importance de protéger la planète. Nombreux sont ceux qui disent vouloir travailler pour une compagnie qui a un impact positif sur le monde. Un sondage réalisé récemment auprès de plusieurs entreprises révèle que les jeunes sont autant impliqués dans cette lutte pour sauver le monde. D’aucuns accepteraient de gagner moins s’ils sont employés par une structure qui épouse leurs valeurs.
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Avantages du conscious quitting
Si la démission consciente prend beaucoup plus d’ampleur, c’est parce qu’elle présente des points positifs.
La valorisation de ses valeurs éthiques
Comme c’est bien d’avoir le sentiment de ne laisser rien ni personne prendre le dessus sur ses valeurs ! C’est exactement ce que ressentent les salariés qui font le choix de quitter leur job lorsque celui-ci ne correspond pas ou plus à ce qu’ils considèrent comme important. Et sont-ils à blâmer pour cela ? Pas du tout. Car rester travailler pour une compagnie sans avoir envie de le faire serait comparable à de l’esclavage, surtout si la cause défendue par celle-ci n’est pas en adéquation avec vos convictions personnelles. De plus, personne ne saurait donner le meilleur de lui-même dans ce genre de circonstances.
Le bien-être de l’environnement
La plupart des employés qui font du conscious quitting sont motivés par les pratiques irresponsables des sociétés pour lesquelles ils travaillent. Il faut dire qu’une entreprise qui perd un ou plusieurs de ses meilleurs talents pour des raisons de mauvaises pratiques environnementales sera poussé à réfléchir et à prendre des mesures pour éviter de continuer à perdre des salariés.
Inconvénients du conscious quitting
Quant aux inconvénients de la démission consciente, ils se font sentir tant du côté des travailleurs que de celui des employeurs.
La fuite des cerveaux
Lorsqu’un employé décide de quitter le navire, cela crée un vide conséquent pour l’entreprise. Cela est d’autant plus vrai lorsque plusieurs collaborateurs partent de la compagnie. Souvent, ces travailleurs qui plient bagage pour des raisons de moralité ou d’éthique sont parmi les plus doués.
Des fois, ils ont été formés par l’entreprise et ont évolué sur le plan professionnel grâce à elle. C’est donc clair qu’en les perdant, l’entreprise se met en danger, ses ventes et ses résultats pourraient chuter. Car, qu’est-ce qui lui garantit qu’en optant pour un nouveau recrutement elle arrivera à trouver d’autres talents aussi performants dans de brefs délais ?
Certains employeurs osent proposer plus d’argent et d’avantages sociaux à leurs salariés en pensant que ce sera assez pour les retenir. Mais la vérité est qu’un employé qui tient vraiment à son épanouissement ne se laissera pas séduire de la sorte.
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Le chômage
C’est là l’un des plus grands risques encourus par les employés qui prennent la décision de démissionner. Ils pourraient se retrouver au chômage pendant une longue période, s’ils n’ont pas pris la peine de chercher un poste dans une autre compagnie bien à l’avance. Même s’il peut être très honorable de quitter une entreprise pour des raisons d’éthique, il faudrait que l’employé pèse bien le pour et contre avant de faire son choix.
En effet, peut-être qu’il a mis longtemps dans cette société et qu’il y occupe un poste important, avec une bonne rémunération. Est-il sûr qu’en la quittant il trouvera un autre emploi de même nature avec les mêmes prérogatives et qui soit en accord avec ses valeurs éthiques et morales ? Si ce n’est pas le cas, il devra certainement faire face à un retour sur le marché de l’emploi déjà saturé, changer de carrière professionnelle ou accepter de toucher beaucoup moins.
Solutions au conscious quitting
Parce que les entreprises ont le plus à perdre avec la venue de la démission consciente, il leur revient de chercher des moyens de limiter les dégâts de cette nouvelle tendance. Ci-après, quelques solutions existantes à cet effet.
Créer une variété d’espaces de travail
L’ère actuelle est principalement caractérisée par les changements des habitudes de travail. De plus en plus d’employés ont perdu le goût à aller au travail tous les jours et à s’asseoir derrière leur bureau du matin au soir. Ayant fait ce constat, une entreprise qui est consciente du bien-être des siens veillera à leur offrir quelque chose de nouveau, un cadre de travail plus attirant et productif. L’entreprise pourrait par exemple proposer divers espaces de travail comme le bureau flexible, le travail à distance, le travail hybride, etc.
Améliorer la politique RSE de l’entreprise
C’est l’un des moyens les plus efficaces pour un employeur de garder ses employés. La responsabilité sociale des entreprises est une chose à laquelle celui-ci doit montrer par ses actes qu’il y tient.
- Sur le plan social, l’employeur pourrait par exemple prôner le recrutement des personnes sans distinction de sexe, de religion ou de race. Aussi, il pourrait prendre des mesures particulières afin que les personnes handicapées qui travaillent puissent se sentir réellement incluses et respectées.
- Sur le plan environnemental, il pourrait entreprendre de réduire l’impact de son empreinte carbone en utilisant davantage les énergies renouvelables. Afin de limiter les dégâts des emballages plastiques, il pourrait opter pour des outils d’emballage moins toxiques.
Il existe plein d’autres actions durables, rentables et soucieuses de l’économie verte qu’une compagnie peut poser pour attirer et garder des employés qualifiés.
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Favoriser une atmosphère d’entente entre employeurs et collaborateurs
L’idée ici est de pouvoir permettre un rapport pacifique entre les travailleurs et leurs supérieurs, et des échanges sur tous les sujets, même sur ceux qui fâchent. La vérité est que lorsqu’un employé claque la porte, même s’il donne quelques raisons plus ou moins compréhensibles, il y a en réalité beaucoup de non-dits. Ce dernier, par peur d’être jugé ou pénalisé, préfère partir sans percer l’abcès ayant conduit à son départ.
La solution est donc de mettre en place un système qui permet aux collaborateurs de s’exprimer sans crainte sur les conflits d’ordres éthique et moral qu’ils connaissent. De son côté, l’entreprise se doit d’être claire sur la façon dont elle entend résoudre ces problèmes.