En France, le CDD est encadré et fait référence aux contrats de travail temporaire utilisés pour des tâches spécifiques. De ce fait, les employeurs sont dans l’obligation de respecter les limites légales imposées par le droit du travail en matière de renouvellement. Combien de fois peut-on renouveler un contrat à durée déterminée ? Découvrez toutes les spécificités d’un CDD, ainsi que les données sur sa durée de vie légale et son renouvellement.
Menu
Renouvellement d’un CDD : combien de fois est-on en droit de le faire ?
Vous pouvez renouveler votre contrat à durée déterminée deux fois uniquement, et ce, en l’absence de précisions dans l’accord ou la convention de branche. Notez que la durée totale, renouvellements compris, ne doit pas dépasser la limite légale. De plus, les conditions de renouvellement peuvent parfois être précisées dans votre contrat initial.
Toutefois, si le contrat dépasse la limite de renouvellement, il peut être requalifié en CDI ou contrat à durée indéterminée. Gardez en tête que les conditions de renouvellement dépendent toujours de l’accord initial et de la réglementation du travail.
Aussi, votre employeur doit respecter les règles de renouvellement pour éviter les litiges.
Par ailleurs, il faut néanmoins retenir qu’un CDD, peu importe son motif, ne peut servir à pérenniser un emploi. Il est question ici de tout emploi lié à l’activité régulière et permanente de l’entreprise. Lorsque ce type d’accord prévoit une fin de contrat, le contrat de travail doit clairement indiquer cette date de fin.
VOIR AUSSI : Délai de carence entre 2 CDD : quelles sont les règles à respecter ?
Quand peut-on renouveler un CDD ?
Un contrat à durée déterminée peut être renouvelé lorsqu’un motif d’embauche se pose avec acuité. Il doit répondre à un besoin temporaire. Les motifs les plus courants sont le remplacement d’un salarié absent, l’accroissement temporaire de la charge de travail ou la réalisation d’un projet spécifique. Toutefois, le renouvellement de votre CDD n’est pas automatique. Pour ce faire, deux cas de figure sont à observer à ce niveau.
Cas d’un avenant avant l’expiration du contrat
Un avenant peut prolonger votre contrat avant son expiration. Il doit être accepté par l’employeur et l’employé. De même, la nouvelle prolongation doit se faire dans le strict respect des plafonds ou de la durée maximale légale. Si l’avenant enfreint les limites légales, le contrat peut être requalifié automatiquement en CDI. L’employeur doit ainsi justifier la prolongation de votre contrat par des raisons légitimes. Toutefois, l’avenant doit être écrit et signé par les deux parties.
Cas d’une clause contractuelle
Votre CDD peut comporter une clause de renouvellement précise. Celle-ci peut conduire à un renouvellement automatique dans des conditions précises et prédéfinies. En fait, cette clause doit définir le nombre de renouvellements et leur durée. Par contre, aucun employeur ne peut aucunement vous imposer le renouvellement d’un contrat à durée déterminée de façon unilatérale.
Par contre, en l’absence de clause de renouvellement, un accord séparé est nécessaire. La clause de renouvellement doit être conforme à la réglementation du travail. Le non-respect de ces règles peut entraîner des litiges.
Cependant, précisons que les employeurs ne peuvent pas utiliser un CDD pour pourvoir un poste permanent.
Des renouvellements répétés sans justification peuvent conduire à une requalification en CDI ou contrat à durée indéterminée.
Quelle est la durée optimale d’un CDD, renouvellement y compris ?
La durée maximale d’un CDD varie en fonction de plusieurs facteurs. En règle générale, un contrat à durée déterminée ne peut excéder 18 mois, renouvellements compris. Certaines exceptions permettent des durées plus longues. Par exemple, un contrat lié à un remplacement temporaire peut durer jusqu’à 24 mois.
Par ailleurs, les contrats liés à des missions à l’étranger ou à des charges de travail exceptionnelles peuvent aller jusqu’à 24 mois. Or, les contrats d’apprentissage ou de professionnalisation obéissent à des règles de durée différentes. Notez qu’une pause entre deux contrats est nécessaire avant de réembaucher le même salarié pour le même poste.
Gardez à l’esprit que votre CDD ne peut être renouvelé que si sa durée totale, renouvellement compris, reste dans la limite réglementaire. Cela n’est autorisé par la loi si aucun accord ou convention spécifique ne s’applique.
VOIR AUSSI : Comment faire une reconversion professionnelle quand on est en CDI ?
Est-il possible de renouveler tous les types de CDD ?
Tous les contrats à durée déterminée ne sont pas de nature à être renouvelés. Il faut dire que les CDD classiques peuvent être renouvelés deux fois, dans les limites de la durée légale. Or, les contrats de travail saisonnier ne sont pas soumis aux limites de renouvellement habituelles.
Il en est de même des contrats intermittents qui sont soumis à des accords sectoriels spécifiques et à des règles de renouvellement précises.
Par ailleurs, les contrats à durée déterminée qui ont été signé pour des projets spécifiques peuvent avoir des conditions de renouvellement différentes. Il est donc demandé à l’employeur de respecter les obligations légales et contractuelles lorsqu’il renouvelle un contrat à durée déterminée.
Non-respect du plafond de renouvellement d’un CDD : Quelles sanctions prévues ?
Le non-respect des règles de renouvellement peut avoir de graves conséquences pour l’employeur. Ces derniers peuvent s’exposer à des sanctions civiles et pénales.
Sanctions civiles
Le fait de ne pas renouveler correctement un CDD peut avoir des conséquences juridiques modérées à graves. Le contrat peut être requalifié en CDI. De plus, le salarié peut demander à l’employeur des indemnités pour rupture abusive ou renouvellement illégal de son contrat.
De même, les tribunaux peuvent accorder des dommages et intérêts pour non-respect des règles de renouvellement. Cependant, les employeurs doivent toujours justifier les décisions de non-renouvellement en se basant sur des motifs légaux. De plus, il peut également se voir infliger des sanctions financières pour avoir enfreint le droit du travail.
Sanctions pénales
Le non-respect des règles relatives aux contrats à durée déterminée peut entraîner des sanctions pénales. Les employeurs peuvent se voir infliger des amendes pour pratiques contractuelles illégales.
Notons que l’utilisation frauduleuse de CDD peut avoir des conséquences juridiques importantes.
De ce fait, des violations répétées des règles contractuelles et légales peuvent entraîner des sanctions plus lourdes ou des poursuites judiciaires. De même, les inspecteurs du travail peuvent imposer des sanctions en cas de renouvellement illégal de contrats. Toutefois, les employeurs doivent veiller au respect des lois sur le renouvellement des contrats afin d’éviter ces poursuites.
VOIR AUSSI : Recherche d’emploi : 10 conseils pour décrocher rapidement un job !
Renouveler un CDD implique-t-il la signature d’un nouveau contrat ?
Le renouvellement d’un contrat à durée déterminée ne nécessite pas toujours la signature d’un nouveau contrat de même nature. En fait, un simple avenant écrit peut prolonger le contrat dans les mêmes conditions, et donc, pas de nouveau contrat à signer. Pour cela, cet avenant doit être signé avant l’expiration du contrat initial.
Par contre, si les conditions de renouvellement ne sont pas définies à l’avance, un nouveau contrat peut être nécessaire. Les employeurs doivent s’assurer que tous les renouvellements sont conformes aux exigences légales. Par ailleurs, un nouveau contrat peut s’avérer nécessaire si les nouvelles clauses existent ou si les précédentes ont été modifiées.
Pour finir, le renouvellement d’un CDD se fait deux fois uniquement et ce, dans les limites de la durée légale. Le renouvellement doit être conforme au droit du travail pour éviter les sanctions. Une utilisation abusive des renouvellements peut entraîner une requalification du contrat ou une action en justice.