Être salarié à temps plein n’exclut pas une reconversion professionnelle. Il peut s’agir d’une opportunité à saisir même si vous avez un contrat CDI en cours. D’après certaines sources, les Français connaissent en moyenne trois métiers différents au cours de leur vie. Cependant, quitter un emploi en CDI, gage de stabilité, n’est pas toujours facile. Il y a beaucoup à considérer et à faire avant de vous engager. Alors, si vous envisagez une reconversion professionnelle, voici la démarche à suivre pour vous aider à franchir le pas et à mieux ancrer votre nouvelle aventure professionnelle.
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Étape 1 : élaborer son projet de reconversion professionnelle
Avant de quitter votre CDI pour un autre emploi, il est important de se poser les bonnes questions. Ceci doit se faire avant d’aborder de front un projet de reconversion. Il est donc impérieux de ficeler un projet de reconversion professionnelle réaliste.
Les questions à se poser sont les suivantes : Pourquoi devriez-vous changer d’emploi ? Dans quel secteur d’activité devriez-vous vous concentrer pour votre reconversion professionnelle ?
Pourquoi devriez-vous changer d’emploi ?
Votre désir de changer d’emploi doit avoir une bonne raison, surtout si vous êtes un employé permanent.
- La routine a-t-elle fini par prendre le dessus sur votre motivation au travail ?
- Vos horaires de travail ne sont-ils plus compatibles avec votre vie familiale ?
- Envisagez-vous de changer de métier à 40 ans afin de réaliser vos rêves ?
- Ressentez-vous le besoin de donner une nouvelle orientation à votre carrière professionnelle ? Etc.
Posez-vous plusieurs questions, afin de savoir ce qui vous motive à quitter votre CDI. Ces questions vous permettront de dénicher l’emploi qui vous convient le mieux. Ensuite, faites une liste des métiers qui vous intéressent dans votre vie professionnelle et que vous privilégierez au cours de votre recherche d’emploi.
Dans quel secteur d’activité devriez-vous vous concentrer pour votre reconversion professionnelle ?
Quitter un emploi à temps plein pour se lancer dans une nouvelle carrière a des conséquences. Bien sûr, votre nouvel emploi doit répondre à vos attentes, mais il faut bien identifier le secteur d’activité qui convient à vos aspirations. L’astuce est de miser sur les métiers ou les secteurs qui recrutent le plus. Services à la personne, restauration, comptabilité, immobilier, environnement, numérique, beauté et esthétique, bâtiment, etc., sont autant de secteurs qui recrutent.
Étape 2 : se faire accompagner dans son projet de reconversion professionnelle
Entreprendre une reconversion professionnelle en tant que salarié à temps plein est une étape difficile à vivre du point de vue personnel et professionnel. Solliciter de l’aide ou vous faire accompagner est une nécessité, afin d’aborder votre nouvelle carrière de la meilleure des manières. Pour desserrer les freins et à surmonter les doutes qui peuvent entraver la réalisation de votre projet, vous pouvez :
Solliciter l’expertise du conseiller en évolution professionnelle
Le conseiller en évolution professionnelle (CEP) vous permettra de prendre la meilleure décision pour votre reconversion professionnelle. Vous devez donc le contacter avant de signer votre lettre de démission.
Le CEP s’adresse à ceux qui veulent comprendre et changer leur situation professionnelle. Les coachs carrière ou les CEP participent à la définition et à la mise en œuvre de projets de reconversion professionnelle pour les titulaires de contrats à durée indéterminée.
Questionner vos compétences
Avoir des compétences est une condition sine qua non pour décrocher le job de ses rêves. Il en est de même lorsque vous souhaitez changer de métier ou de profession.
Avant de vous engager dans la reconversion professionnelle, il vaudrait mieux faire le bilan de vos compétences. Faire une évaluation de vos compétences permet d’avoir une idée sur les opportunités à saisir.
C’est aussi l’occasion de :
- Faire une analyse profonde de vos compétences et de votre motivation à mener jusqu’au bout votre reconversion professionnelle.
- Prendre conscience des talents et de vos capacités à mettre en avant lors de votre reconversion.
- Vous assurer de la fiabilité et de la faisabilité de votre projet de reconversion.
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Étape 3 : suivre une formation
Vous pouvez suivre une formation et acquérir de nouvelles compétences, afin de réussir votre reconversion professionnelle. Deux possibilités s’offrent à vous :
Suivre une formation pendant les heures de travail
Ici, une approbation de votre entreprise est requise pour suivre une formation pendant vos heures de travail. En réalité, les demandes de formation doivent être faites 60 jours au préalable pour moins de 6 mois (120 jours pour des périodes plus longues).
L’employeur peut valider ou invalider votre demande de formation pendant les heures de travail. Il doit vous informer de sa décision dans les 30 jours après réception de votre demande. Si l’employeur valide votre demande, vos heures de formation seront maintenues dans votre rémunération.
Suivre une formation en dehors des heures de travail
N’abandonnez pas votre projet de reconversion si jamais votre employeur rejette votre demande de formation. Il est possible de suivre des cours en dehors de vos heures de travail. Vous avez une offre diversifiée en termes de formations sur vos RTT ou alors durant vos vacances. Certaines organisations vous proposeront des cours à distance et à suivre à domicile, et d’autres, des cours en ligne.
Contrairement aux cours en ligne (e-learning), l’apprentissage à distance prend la forme des classes virtuelles. Vous bénéficiez ainsi d’un suivi pédagogique et d’un accompagnement personnalisés. À l’issue de votre formation théorique, il vous sera demandé d’effectuer un stage de deux mois en entreprise.
Étape 4 : bâtir un plan de reconversion professionnelle adéquat
Il est indispensable de bâtir un véritable plan de reconversion pour une rupture réussie de votre contrat de travail en CDI. Si vous savez déjà quel type de travail vous convient, il est maintenant temps d’élaborer un plan d’action cohérent pour votre projet professionnel.
Financer votre reconversion professionnelle
La dernière étape est le financement de votre projet de reconversion. À noter qu’il existe différents dispositifs permettant de financer une reconversion professionnelle. Parmi ceux-ci, vous avez le CPF, le PDC, ou encore le PTP.
Le CPF ou compte professionnel de formation
Le Compte professionnel de formation, anciennement DIF (Droit Individuel à la Formation), est un dispositif de formation et de reconversion créé en 2015. Il permet à tous les citoyens français de plus de 15 ans de se former dans n’importe quels métiers. Lorsque vous vous inscrivez sur la plateforme de formation, vous serez crédité chaque année dans votre compte de 500 euros et le plafond est de 5 000 euros.
Cet argent peut vous aider à suivre une formation, à effectuer un bilan de compétences ou alors à passer son permis de conduire. Sachez que vous pouvez utiliser cette somme quand vous voulez. Cependant, il est important de signaler que si vous êtes un salarié et que vous voulez suivre cette formation pendant vos heures de travail, pensez à demander l’accord de votre hiérarchie.
Le PDC ou plan de développement des compétences
À la différence du CPF, c’est l’employeur qui est à l’initiative du PDC. Il permet de former et d’augmenter les compétences des employés dans le cadre de l’entreprise. Les formations peuvent s’effectuer dans un cadre interne ou externe d’une entreprise.
Le PDC est encore plus avantageux si le processus de reconversion se passe en interne. La formation va se dérouler pendant les heures de travail et vous pourrez en même temps conserver votre rémunération.
L’aide individuelle à la formation
Proposée par l’organe paritaire Pôle emploi, l’aide individuelle à la formation est une aide financière qui permet une prise en charge de la totalité de vos frais d’apprentissage. Vous aurez le choix de vous former dans plusieurs métiers essentiels.
Les profils qui correspondent à cette aide sont :
- Les personnes bénéficiant d’un accompagnement du Contrat de reclassement professionnel ;
- Les demandeurs d’emploi auprès du Pôle emploi ;
- Les personnes ayant un Contrat de Sécurisation Professionnelle ou d’un Contrat de Transition Professionnelle (CTP).
La procédure à suivre pour profiter de l’aide individuelle à la formation est très simple. Vous devez faire une demande auprès d’un conseiller Pôle Emploi qui va valider votre projet. Sachez que vous pourrez vous faire former en distance, en présentiel ou en hybride (à vous de voir). Pensez aussi à fournir deux devis nominatifs d’organisme de formation.
Le PTP ou Projet de transition professionnelle
Il permet de vous former tout en conservant votre poste et votre salaire. Pour être éligible à ce processus de reconversion, vous devez être un CDI, un CDD ou avoir au moins deux ans d’ancienneté dans une entreprise.
Vous devez juste faire une demande et déposer vos dossiers à la Commission paritaire interprofessionnelle de votre localité. N’oubliez pas de démontrer que le métier que vous souhaitez apprendre vous offre des opportunités. Si votre dossier est accepté, vous pourrez vous former et en même temps être rémunéré.
À côté de ces principales sources de financement, vous avez la reconversion avec formation en alternance (dispositif Pro-A). Ce dispositif promeut la promotion professionnelle interne via un processus d’acquisition de compétences bien ficelé (notamment dans le cadre de la reconversion professionnelle interne).
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Sélectionner l’organisme de formation
La recherche du centre de formation est une étape importante dans la réalisation de votre projet. Elle contribue à la réussite de votre projet de reconversion professionnelle. Les paramètres à vérifier lors du choix d’un établissement de formation sont :
- L’accréditation du centre de formation (qualifications OPQF) ;
- Le contenu pédagogique de la formation (il doit convenir à vos besoins) ;
- La durée et période de formation qui doit être compatible avec votre vie professionnelle et personnelle ;
- Le montant de la formation et son admissibilité aux mécanismes de financement ;
- Le type de diplômes délivrés (optez pour ceux reconnus par l’État français) ;
- Les méthodes et le suivi pédagogiques ;
- Les performances de l’établissement et le taux de réussite.